Cela n'a pas très bien commencé. Enfin disons que rien ne se déroulait comme nous l'avions imaginé. Notre hôte, Pavel, un type super, se propose de nous accompagner pour nous aider à placer les vélos dans le wagon-bagage (comme sur notre trajet St Pétersburg-Moscou). Jusque là tout va bien. Il semblerait qu'en plus il ait pris l'habitude d'accompagner ses invités à leur départ pour le Transsibérien. Sauf que nous nous sommes couchés tard la veille, après une soirée vraiment très sympa (et pas mal arrosée) en compagnie de Tatiana et Pavel, Mantvi le fils de Pavel, et Olga, une amie de Tatiana parlant français. Réveil difficile pour Pavel donc, tandis que nous nous étions préparés à partir pour 8h30, et que nous étions effectivement prêts (incroyable mais vrai). Or Pavel ne semble pas stressé par la situation, après tout il a l'habitude. Nous ne partirons de chez lui qu'à 10h passées, notre train n'étant qu'à 13h50, nous avons encore largement du temps devant nous, mais nous avions prévu de faire un crochet par un magasin de vélo afin de regarder pour une nouvelle tige de selle (un petit peu plus de recul ne serait pas de refus, le chariot de ma selle Brooks ne permettant pas d'aller assez loin), ce que nous ne pourrons pas faire finalement. J'ai déjà roulé presque 4000 km comme ça, je peux bien m'en passer ! Mais ce qui m'embête le plus, c'est pour les courses. Nous avions prévu d'acheter de quoi se nourrir pour ces 4 jours, sauf que le temps nous manque. Nous sommes déjà bien chargés, et je voulais faire ces achats dans un supermarché près de la gare, afin de ne pas avoir à nous trimbaler ça avant.

Arrivés à son atelier où nous avions laissé nos vélos la veille pour un checkup complet, Pavel se voit sollicité par des coups de fil de clients. Le boulot quoi ! Sauf qu'à 11h45 nous ne sommes toujours pas partis pour la gare, et qu'il nous reste 5-6 km à rouler en plein Moscou, avec la circulation. Et là, je commence à stresser... Parce que les 2h que nous avions consacré à l'emballage des vélos, le placement des bagages et les au revoir à nos amis de St Pétersburg ne nous avait vraiment pas paru de trop...

Quand nous arrivons à la gare, il est presque 13h. Pavel nous dit qu'il n'est pas nécessaire de démonter et d'emballer les vélos, parce que le mieux qu'on ait à faire est en premier lieu de discuter avec les employés du train. Dans ma tête, je reste persuadée que ça ne marchera pas, et que nous nous verrons refouler. Pour me calmer, je décide de partir faire des courses, mais je me retrouve dans une petite épicerie où tout est beaucoup plus cher, et où il manque la moitié des produits que nous voulions emmener... À l'annonce du train et du numéro de plateforme, et pendant que j'attends devant la voiture 13 (soit tout au bout du quai) avec toutes nos sacoches plus la bouffe et la bonbonne de 9l d'eau, Pavel et Vincent retournent en début de train avec les vélos, vers le compartiment bagage. C'est à 5min du départ que je les vois revenir... avec les vélos !!! Impossible de les loger dans le wagon spécial, celui-ci est déjà plein à craquer par des fournitures de passagers nous ayant devancé (certainement ont-ils deviné par déduction le numéro de plateforme du train, car tous ces gens attendaient déjà sur le quai à notre arrivée). Heureusement que j'avais eu la présence d'esprit de ne pas attendre bêtement, et d'avoir commencé à rentrer les bagages !

Bon je vous rassure, tout est bien qui finit bien, notre chef de wagon, un peu excédée sur le moment, nous laisse rentrer avec les vélos, et c'est après une bonne grosse suée à placer les vélos à cheval entre les 2 compartiments bagages de nos couchettes du haut, que nous pouvons enfin saluer Pavel, et le remercier de son accueil chaleureux, et moi de m'excuser pour mon moment de panique ;-) bye bye Pavel, et qui sait, peut-être nous reverrons-nous cet hiver en Asie pour un de vos nouveaux roadtrips ?

A bord, nous rencontrons nos voisins de couchette: Lioubov, une charmante jeune femme, et son fils, Iaroslav, avec qui nous partagerons les 2 premières nuits, jusqu'à ce qu'ils descendent à Omsk.

Ça y est nous y sommes, les aventures transsibériennes peuvent enfin commencer :-)


(Marlène)